Quelle place pour les femmes photographes ? (2024)

Pour être visible, vaut-il mieux être une femme dénudée devant un objectif masculin qu’être une femme derrière le viseur ?

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Pour en débattre nous recevons la photographe Françoise Huguier, l’historienne de l’art Christine Ollier et l'une des auteurs du hors-série de Fisheye : « Femmes photographes une sous exposition manifeste », la journaliste Sofia Fischer.

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Si les femmes photographes travaillent, pour la mode, la presse ou l’art, elles restent hélas largement sous exposées. Sur 3426 photos publiées, 911 sont signées par des femmes. Pourtant 2/3 des étudiants dans les écoles de photos sont des femmes. (Données collectées entre 2015 et 2016)

Lorsque leurs sujets traitent de l’intime, les femmes photographes sont souvent renvoyées à leur « féminité naturelle » là où le même travail, fait par un homme, relève du domaine de l’art.

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Françoise Huguier

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Quand vous vous battez pour vos droits on vous traite d’emmerdeuse… mais il faut continuer à mordre, le combat est loin d'être terminé.

Eléments de parcours

Françoise Huguier est née le 15 juin 1942 à Thorigny-sur-Marne avant de suivre sa famille en Indochine où elle passe donc ses premières années d'enfance. Elle débute la photographie par hasard, en se passionnant pour la photographie d'architecture. C'est la rencontre avec Christian Caujolle, rédacteur en chef photo à Libération qui la fait passer à un statut professionnel. Elle commence donc à travailler au service photo de LIbé , mais l'envie de voyages se fait sentir et elle part un an en Afrique, sur les traces de Michel Leiris avec Sur les traces de l'Afrique fantôme, suivi de Secrètes dans lequel elle réussit à entrer dans l'intimité des femmes africaines. Puis elle se tourne vers l'Europe, en 1993 et réalise le journal de bord d’un voyage solitaire en Sibérie pour lequel elle remporte le World Press Photo sous le titre En route pour Behring (éditions Maeght). Dès 2001, elle travaille sur les appartements communautaires à Saint-Saint-Pétersbourg. Ce travail mené sur plusieurs années donne lieu à un livre Kommounalki, suivi d’un documentaire intitulé Kommunalka. L’Asie est aussi une de ses destinations de prédilection. Après le Japon qu’elle découvre dans les années 80, elle retourne sur les traces de son enfance de prisonnière du Viêt Minh au Cambodge. Un livre J’avais huit ans retrace cette histoire et paraît en 2005 chez Actes Sud. Le voyage continue en Asie du Sud Est avec Verticale – Horizontale en 2012 de Singapour à Bangkok en passant par Kuala Lumpur. En 2014 elle retourne à Séoul (trente-deux ans plus tard), où elle découvre un monde transformé par la technologie et la consommation de masse, ce travail donne lieu à un livre édité en 2016 chez Actes Sud sous le titre Virtual Séoul. Françoise Huguier est membre de l’agence Vu.

Le choix photo de Françoise Huguier

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Sofia Fischer

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Il en va de la responsabilité des directeurs artistiques, pour la plupart financés par des fonds publics, d’aller chercher des talents féminins, moins accessibles et moins visibles.

Eléments de parcours

Née en 1992 dans le Sud de la France, Sofia Fischer a passé son enfance entre l'Afrique et l'Asie à suivre des parents « baroudeurs ». Rentrée en France à 17 ans pour ses études, elle fait Sciences-Po Lille puis l’Ecole de journalisme ESJ. Elle travaille depuis deux ans en tant que pigiste à Paris mais aussi ailleurs (au Mexique, en Indonésie...). Parmi ses sujets de prédilection : les sujets de société, dont beaucoup sur le droit des femmes. En collaborant avec le magazine Fisheye, elle conjugue son premier amour (la photo) et les sujets de société.

La photo choisie par Sofia Fischer

  • Image de ALIXANDRA FAZZINA, photographe de l'agence NOORL'image présente le cadavre d’un migrant somalien échoué sur la plage d’Al-Baida au Yémen en 2007, porte des marques sanglantes au visage qui révèlent qu’il a été frappé avant d’être jeté à la mer.

Pour des questions de droits, nous sommes contraints de retirer l'image de notre page web.

Christine Ollier

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La photographie contemporaine est très féminine mais on ne la voit pas ou très peu...

Eléments de parcours

Christine Ollier est historienne de l’art et commissaire d’exposition. Spécialiste d’art contemporain, elle est reconnue pour son expertise en photographique contemporaine. Après avoir été antiquaire, C. Ollier a été directrice d’une galerie d’art contemporain à New York de 1990 à 1993 avant de prendre la direction artistique de la galerie Les filles du calvaire de 1996 à 2016, à Paris et Bruxelles. Elle a assumé la sélection et la diffusion d’une trentaine d’artistes (moyenne annuelle) autour de trois axes forts : la peinture, la photographie et l’installation - notamment vidéo. Dans les dix dernières années, C. Ollier et son équipe ont coproduit une soixantaine d’expositions extérieures par an et publié plus de 80 ouvrages, dont C. Ollier a assumé la direction artistique en complicité avec les éditeurs. C. Ollier a été nommée Chevalier des arts et des lettres en 2011 et Chevalier de l’Ordre du Mérite en 2014 par le Ministre de la Culture française. Depuis le début de 2017, elle poursuit sa carrière en solo, se consacre à la conception d’événements culturels, au commissariat d’exposition et à la publication de textes critiques. Elle a créé une nouvelle association « Le champ des possibles » au printemps 2017, assume des activités de conseil artistique auprès d’artistes et de collectionneurs, participe à des jurys, des porte-folio review et donne des workshops.

Le choix photo de Christine Ollier

C’est l’œuvre d’une artiste espagnole on ne peut plus féministe, elle rassemble deux Vénus, celle de Titien et celle d’Ingres dans ce collage d'avant Photoshop. L'auteure se réapproprie ces icônes destinées à exciter les messieurs dans les chambres à coucher… les premières images pornographiques.

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ALLER PLUS LOIN

  • Femmes photographes une sous-exposition manifeste, Hors série par le Magazine Fisheye
  • Ni vues ni connues, un film documentaire de Marie Docher sur les femmes photographes

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Author: Frankie Dare

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